MAISONS D’ACCUEIL SPÉCIALISÉES : L’URGENCE D’AGIR POUR LES PLUS FRAGILES

11/07/2025
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Elles sont là, souvent à l’écart de nos regards. Les Maisons d’Accueil Spécialisées (M.A.S.) accueillent des personnes en situation de handicap très lourd, nécessitant une attention constante : soins médicaux, gestes du quotidien, accompagnement humain jour et nuit.

 

Ces structures ne sont pas “à part”. Elles sont un maillon vital du lien social. Elles sont souvent le dernier rempart contre l’abandon.

 

Des lieux de vie, pas seulement de soins

 

Les M.A.S. ne sont pas des hôpitaux, encore moins des institutions figées. Ce sont des lieux de vie. Des endroits où l’on ne guérit pas, mais où l’on peut vivre avec dignité, avec attention, avec sens. Pourtant, ces lieux essentiels sont aujourd’hui en alerte silencieuse. Et ce silence pèse lourd.

 

Un constat connu, mais toujours ignoré

 

La situation est documentée, les constats se répètent. Et pourtant, trop peu d’actions concrètes suivent :

 

  • Des postes vacants en cascade, des soignants absents, des éducateurs introuvables

 

  • Un turn-over incessant, une fatigue généralisée, un épuisement moral trop souvent ignoré

 

  • Des projets de vie ralentis, interrompus, parfois même abandonnés

 

  • Des résidents privés de sorties, d’activités, et parfois même de parole

 

  • Des familles inquiètes, des directions démunies, des équipes à bout

 

Comme le résume un professionnel :

 

« Nous ne demandons pas l’impossible. Nous demandons simplement de pouvoir bien faire. »

 

Et quand un lit ferme, ce n’est jamais faute de besoin, mais faute de bras. Derrière chaque lit non attribué, il y a une personne que l’on ne peut pas accueillir. Un visage. Une histoire.

 

Les M.A.S. ne demandent pas l’impossible

 

Il ne s’agit pas de tout révolutionner. Les demandes sont simples, claires, réalistes :

 

  • Reconnaître concrètement les métiers : salaires décents, meilleures conditions, stabilité des équipes

 

  • Renforcer les moyens humains : pour accompagner dignement, pas seulement assurer une présence

 

  • Soutenir les structures au quotidien : financer le matériel, l’hygiène, les soins, mais aussi le lien

 

  • Donner la parole aux premiers concernés : même non verbale, cette parole existe et mérite d’être entendue

 

  • Ouvrir des alternatives complémentaires : habitat inclusif, passerelles, accueils partagés — tout ne doit pas reposer sur l’institution, mais tout doit être accompagné

 

Ce que demandent les professionnels ?

 

« Simplement de pouvoir bien faire. »

 

Il est encore temps d’agir. Mais pour combien de temps ?

 

Les M.A.S. tiennent. Encore. Mais à quel prix ? Celui de sacrifices humains devenus invisibles et pourtant quotidiens. Ce n’est pas une question de gestion. C’est un choix éthique, collectif. Une manière de dire, en tant que société, ce que nous faisons des plus fragiles.

 

Soutenir les M.A.S., ce n’est pas faire preuve de charité.

C’est répondre à une exigence de justice.