Nouvelle circulaire 2025 sur les EMAS : un tournant pour l’école inclusive

17/09/2025
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La circulaire du 4 septembre 2025 redéfinit en profondeur le rôle des équipes mobiles d’appui médico-social à la scolarisation (EMAS). Ces équipes deviennent désormais des acteurs centraux des pôles d’appui à la scolarité (PAS), piliers de l’acte II de l’école inclusive ».

 

Rappel historique : de la création des EMAS aux PAS

 

Depuis 2019, les EMAS soutiennent la scolarisation des élèves en situation de handicap. Leurs missions initiales consistaient principalement à :

 

  • Apporter un appui et des conseils à la communauté éducative,
  • Sensibiliser les équipes pédagogiques,
  • Favoriser la coopération entre l’école et le secteur médico-social.

 

Leur déploiement a été rendu possible grâce à des financements dédiés. Mais avec l’évolution de l’école inclusive, les PIAL (Pôles inclusifs d’accompagnement localisés) laissent place aux PAS (Pôles d’appui à la scolarité). Ces nouveaux pôles visent à apporter des réponses pédagogiques et médico-sociales de premier niveau, sans attendre une décision de la CDAPH (Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées).

 

Ce qui change avec la circulaire de septembre 2025

 

La réforme élargit considérablement les missions des EMAS. Trois évolutions majeures se distinguent :

 

  • Maintien des interventions indirectes : conseil, sensibilisation, ressource pour les équipes éducatives,
  • Nouvelles interventions directes auprès d’élèves, sur sollicitation des PAS et avec accord des familles,
  • Capacité à agir plus précocement afin de prévenir les ruptures dans les parcours scolaires.

 

Les EMAS deviennent ainsi le socle médico-social des PAS. Chaque PAS doit désormais intégrer un éducateur spécialisé, recruté par l’organisme porteur de l’EMAS.

 

Une organisation territoriale intégrée

 

Les EMAS couvrent plusieurs PAS afin de mutualiser leurs ressources. Ces équipes pluridisciplinaires associent :

 

  • Éducateurs spécialisés,
  • Professionnels paramédicaux,
  • Personnels administratifs et de direction.

 

Leur action repose sur des protocoles territoriaux signés entre les agences régionales de santé (ARS), les rectorats et les organismes gestionnaires. Un principe fondamental est rappelé : les EMAS n’interviennent jamais à la place des AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap), des RASED (Réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté), des ESMS (établissements médico-sociaux) ou des professionnels de santé. Leur mission est complémentaire.

 

Des moyens financiers renforcés

 

L’État mobilise une enveloppe de 400 millions d’euros dans le cadre du plan 50 000 solutions (2024-2030). Ce budget permettra de :

 

  • Financer les postes d’éducateurs spécialisés au sein des PAS,
  • Renforcer les EMAS (effectifs, encadrement, logistique),
  • Consolider la coopération entre le secteur éducatif et médico-social.

 

Suivi et évaluation des EMAS

 

Chaque EMAS devra transmettre un rapport annuel aux ARS et aux autorités académiques. Ce suivi inclura :

 

  • le nombre d’interventions réalisées,
  • la répartition entre accompagnements directs et indirects,
  • les équipes mobilisées,
  • l’identification des bonnes pratiques et des difficultés rencontrées.

 

Un enjeu collectif pour l’école inclusive

 

La réforme vise quatre objectifs majeurs :

 

  • Faire de l’école un lieu réellement inclusif,
  • Garantir une réponse rapide aux besoins éducatifs particuliers,
  • Renforcer la coopération entre Éducation nationale et secteur médico-social,
  • Préparer la généralisation des PAS d’ici 2027.

 

Conclusion

 

La circulaire de septembre 2025 constitue une étape déterminante pour l’école inclusive. Plus qu’une simple actualisation réglementaire, elle marque une transformation profonde du modèle d’accompagnement des élèves en situation de handicap, en rapprochant durablement l’éducation nationale et le secteur médico-social.