Dans un système de santé de plus en plus fragmenté, les Dispositifs d’Appui à la Coordination (DAC) jouent un rôle déterminant. Ils apportent un soutien unique, réactif et polyvalent pour accompagner les situations complexes, sans distinction d’âge, de pathologie ou de contexte social.
Pourtant, leur contribution essentielle reste encore largement sous-estimée par une partie des professionnels.
Cet article propose une vision claire, structurée et opérationnelle du rôle des DAC dans les parcours de santé.
1. Les DAC : dire « oui » à toute demande d’appui
Médecins, infirmiers, travailleurs sociaux, hôpitaux, CLIC, SIAO, équipes de secteur, établissements médico-sociaux…
Tout professionnel peut solliciter le DAC dès qu’une situation dépasse son champ d’intervention ou nécessite une coordination renforcée.
Ce que fait concrètement un DAC
- Analyse globale de la situation : aspects médicaux, autonomie, contexte social, environnemental et droits des usagers.
- Hiérarchisation des priorités d’intervention.
- Mobilisation du médecin traitant, qui reste le pilote médical du parcours.
- Organisation rapide et coordonnée des réponses.
Le DAC agit comme un filet de sécurité visant à éviter les ruptures de parcours, les pertes d’information et les situations de crise.
2. Un accompagnement gradué grâce à la pluridisciplinarité
Les DAC regroupent une pluralité de compétences : coordinateurs, gestionnaires de cas, médecins d’appui, psychologues, travailleurs sociaux, experts en autonomie ou en santé mentale.
Cette diversité permet d’ajuster l’intervention en fonction de la complexité de la situation.
Trois niveaux d’appui possibles
- Accompagnement ponctuel, pour une difficulté ciblée.
- Accompagnement soutenu, lorsqu’une coordination partagée est nécessaire.
- Accompagnement intensif, pour les situations instables ou à fort risque de rupture.
Les DAC peuvent également réaliser :
- Des visites à domicile ciblées,
- Des évaluations partagées,
- L’élaboration d’un plan personnalisé de coordination,
- Un soutien structuré aux professionnels du territoire.
L’approche se construit toujours en collaboration avec le médecin traitant, garant de la cohérence médicale du parcours.
3. Une structuration indispensable des parcours à l’échelle territoriale
Au-delà des accompagnements individuels, les DAC contribuent activement à l’organisation territoriale de la coordination.
Leurs missions territoriales clés
- Cartographie et mise à jour des ressources disponibles.
- Conventionnements avec les dispositifs essentiels : HAD, EMSP, MDPH, SIAO, PASS, services d’aide à domicile, établissements médico-sociaux.
- Participation aux dynamiques territoriales (CPTS, CLS, PTSM, PTA, réseaux professionnels).
- Observation des ruptures de parcours et contribution à l’évolution de l’offre locale.
Les DAC deviennent ainsi un acteur pivot : un connecteur, un facilitateur, un point d’appui pour tous les professionnels confrontés à la complexification des besoins.
4. En résumé : des architectes des parcours dans un système en tension
Les DAC ne sont pas un service supplémentaire dans un paysage déjà dense.
Ils sont l’interface qui relie ce paysage, le rend lisible, cohérent et fluide.
Ils jouent un rôle de :
- Médiation entre les secteurs sanitaire, social et médico-social,
- Sécurisation des parcours complexes,
- Soutien aux professionnels de première ligne,
- Prévention des ruptures et des situations critiques,
- Amélioration continue de l’organisation territoriale.
Dans un contexte marqué par le vieillissement de la population, la pénurie de professionnels et la montée des situations complexes, leur rôle est plus indispensable que jamais.
