La réforme du Service Autonomie à Domicile (SAD) vise à améliorer l’accompagnement des personnes âgées et en situation de handicap à domicile. Mais sur le terrain, elle se heurte à de nombreux obstacles : déséquilibres structurels, cloisonnements institutionnels, blocages juridiques et tensions RH.
Un déséquilibre structurel entre SAAD et SSIAD
- 10 000 SAAD autorisés
- 2 258 SSIAD seulement
Comment rapprocher des services dont l’un est quatre fois plus présent que l’autre ?
De nombreux SAAD n’ont aucun SSIAD voisin avec qui fusionner.
Deux cultures, deux financements, deux logiques
SAAD
Aide sociale
Financé par les Départements
Faibles rémunérations
SSIAD
Soin
Financé par l’Assurance maladie (ARS)
Rémunérations plus attractives
Conséquences :
- Logiques de gestion opposées
- Rémunérations inéquitables (jusqu’à 30 % d’écart)
- Métiers cloisonnés
Cotitularité : le blocage juridique
La cotitularité n’est pas reconnue juridiquement.
Cela empêche :
- Une gouvernance unifiée
- Une harmonisation RH et qualité
- Une mutualisation des outils
Les gestionnaires doivent choisir entre une fusion juridique complexe ou des montages temporaires instables.
Un choc RH à anticiper
Le rapprochement SAAD–SSIAD peut être mal vécu :
- Fusion imposée
- Perte d’identité
- Manque d’accompagnement
Mais quand les équipes sont associées, formées, valorisées, la dynamique change. Cela nécessite :
- Du temps
- De l’écoute
- Un soutien à l’encadrement intermédiaire
Ce qu’il faut pour réussir
- Reconnaître légalement la cotitularité
- Réformer les financements
- Appuyer les territoires via ARS et Départements
- Lancer un plan RH dédié : formation, mobilité, valorisation
Derrière cette réforme, il y a un projet de société : permettre à chacun de vivre et vieillir chez soi, dignement.
Ne laissons pas les blocages administratifs freiner ce progrès.
Construisons, brique par brique, un Service Autonomie à Domicile plus humain, plus intégré, plus juste.