Les ESSMS en grand danger : le PLFSS 2026 frappe au cœur du lien social

30/10/2025
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Un budget sous tension pour le médico-social

 

En 2026, la France s’apprête à voter le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS), un texte présenté comme une mesure de « responsabilité budgétaire ».


Mais derrière cette apparente rigueur financière se cache une réalité inquiétante : le secteur social et médico-social est en péril.

Les Établissements et Services Sociaux et Médico-Sociaux (ESSMS) – piliers du lien social – risquent d’être étranglés par une enveloppe budgétaire insuffisante. Le PLFSS 2026 pourrait bien marquer une rupture historique dans l’accompagnement des plus fragiles.

 

Un ONDAM historiquement bas face à des coûts en hausse

 

Le taux d’augmentation de l’ONDAM (Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie) ne dépassera pas +1,6 %.


Un chiffre historiquement bas, totalement déconnecté de la réalité économique des structures.

Les ESSMS subissent de plein fouet :

  • L’augmentation des salaires et des cotisations sociales,
  • La flambée du coût de l’énergie,
  • L’inflation générale,
  • Les exigences réglementaires et les investissements nécessaires à la modernisation.

Résultat : des budgets asphyxiés, des équipes épuisées et des personnes vulnérables encore plus isolées.

 

Des conséquences concrètes sur le terrain

 

Les répercussions de cette politique d’austérité sont immédiates et mesurables.
Les directeurs d’établissement et les professionnels du secteur le constatent chaque jour :

  • Diminution des recrutements dans les EHPAD, IME, MAS, FAM, SAAD, SSIAD, SPASAD, CHRS, CSAPA, etc.
  • Réduction des formations, des remplacements et des ouvertures de places.
  • Retard dans les projets de rénovation et de modernisation.
  • Montée de la fatigue, du stress et des démissions.

 

Des chiffres officiels trompeurs

 

Le gouvernement affiche des montants qui peuvent donner l’illusion d’un effort :

  • 18,2 milliards d’euros pour les établissements personnes âgées,
  • 16 milliards d’euros pour le handicap.

Mais ces crédits ne suffisent même pas à compenser la hausse des charges fixes.
Les fédérations du secteur estiment qu’il faudrait une hausse minimale de +4 % de l’ONDAM médico-social simplement pour maintenir les moyens actuels.

 

Une France qui renonce à son humanité sociale

En l’état, le PLFSS 2026 acte une forme de renoncement collectif.
Renoncement à accompagner dignement la dépendance.
Renoncement à investir dans le handicap.
Renoncement à soutenir les professionnels du soin et du lien.

Chaque ligne budgétaire cache une réalité humaine :
un poste non pourvu, une chambre non rénovée, une famille laissée seule face à la dépendance.

Le social n’est pas une variable d’ajustement comptable.
C’est le socle de notre cohésion nationale et de notre humanité collective.

 

Il est temps de dire non à la sous-budgétisation du médico-social

 

Les acteurs du secteur appellent à un sursaut.


Il est urgent de dire non :

  • Non à la sous-budgétisation chronique,
  • Non au sacrifice silencieux du médico-social,
  • Non à une logique comptable déconnectée du terrain.

Ce dont la France a besoin, ce n’est pas d’un texte d’austérité, mais d’un PLFSS de relance sociale.


Un projet porteur de respect, de moyens et de vision.

 

Ce que demandent les professionnels du secteur

 

Les fédérations et associations du médico-social réclament des mesures claires et ambitieuses :

 

  • Une réévaluation urgente de l’ONDAM médico-social,
  • Un plan pluriannuel d’investissement pour le handicap et la perte d’autonomie,
  • La reconnaissance salariale et sociale des métiers du soin, du lien et de la dignité.

 

Témoigner pour ne pas laisser le silence s’installer

 

Vous dirigez un ESSMS ?


Vous travaillez au quotidien auprès de publics fragiles ?


Vous voyez la réalité du terrain ?

Témoignez.


Chaque voix compte pour rappeler une évidence essentielle :
Protéger les plus fragiles n’est pas un coût. C’est un devoir.