Aspiration endo-trachéale (AET) : un geste vital en soins respiratoires

14/04/2025
Thumbnail [16x6]

Dans les services de réanimation, de soins intensifs ou en hospitalisation à domicile, l’aspiration trachéale est bien souvent un acte incontournable. Si elle paraît simple à première vue, cette procédure nécessite une rigueur absolue pour garantir la sécurité du patient.

 

Pourquoi réaliser une aspiration trachéale ?

 

Chez certains patients – intubés, trachéotomisés ou atteints de pathologies neurologiques comme un AVC ou une SLA – l’évacuation naturelle des sécrétions respiratoires n’est plus possible. Ces sécrétions peuvent alors :

  • Obstruer les voies respiratoires et compromettre l’oxygénation.
  • Favoriser les infections pulmonaires, notamment les pneumonies nosocomiales.
  • Conduire à une véritable détresse respiratoire avec désaturation en oxygène.

 

 L’objectif est clair : maintenir une oxygénation optimale et prévenir les complications respiratoires parfois graves.

 

 Comment bien réaliser une aspiration trachéale ? Les bonnes pratiques

 

Le matériel nécessaire :

 

  • Une sonde d’aspiration stérile adaptée à la taille de la canule.
  • Une source d’aspiration réglée entre 80 et 120 mmHg.
  • Des gants stériles, une protection oculaire, et si besoin, du sérum physiologique pour fluidifier les sécrétions.

 

Les étapes clés de la procédure :

 

  • Préparer le patient : vérifier la saturation en oxygène, prévoir une hyper-oxygénation si besoin.
  • Introduire la sonde sans succion : de façon douce pour éviter tout traumatisme.
  • Aspiration efficace : appliquer la succion uniquement lors du retrait de la sonde, avec un mouvement rotatif. La durée ne doit pas excéder 10 à 15 secondes.
  • Surveillance post-aspiration : observer la tolérance du patient, vérifier les paramètres vitaux.

 

Précautions indispensables :

 

  • Une aspiration trop fréquente ou trop prolongée peut causer des lésions trachéales ou une hypoxie.
  • Le respect de l’asepsie est fondamental pour prévenir les infections.

Quels paramètres surveiller après l’aspiration ?

 

Il est essentiel d’évaluer les effets immédiats de l’aspiration :

 

  • Fréquence respiratoire : entre 12 et 20 cycles/min.
  • Saturation en oxygène (SpO2) : ≥ 92 %.
  • Signes de détresse respiratoire : tirage, cyanose, battements des ailes du nez.
  • Auscultation pulmonaire : vérifier la clairance des voies.
  • Fréquence cardiaque et tension artérielle : pour détecter une réponse vagale excessive.

 

À surveiller : les complications possibles

 

  • Hypoxie si la procédure est trop longue.
  • Infections nosocomiales en cas de non-respect des règles d’hygiène.
  • Lésions trachéales par sonde inadaptée ou geste mal maîtrisé.

 

 Un geste technique, mais avant tout humain

 

L’aspiration trachéale, bien qu'elle soit un geste technique, incarne l’engagement du soignant pour préserver la qualité de vie et la sécurité respiratoire du patient. C’est une action qui demande autant de précision que de vigilance, et qui, bien réalisée, peut faire toute la différence dans le pronostic d’un patient.